Changement climatique : pourquoi n’agissons-nous pas plus vite ?

Le 18 décembre 2024 |
Les scientifiques alertent depuis plusieurs décennies sur les conséquences des activités humaines sur les changements climatiques, dus à l’accumulation des gaz à effets de serre (GES) dans l’atmosphère. Le climat s’est réchauffé de près de +1,2° depuis l’ère industrielle, entraînant la multiplication d’événements climatiques extrêmes : cyclones, inondations destructrices, retrait du trait de côte, stress hydrique, incendies, fonte des glaciers, et la liste d’évènements et leurs conséquences est malheureusement non exhaustive. Alors pourquoi n’agissons-nous pas plus vite ?

La frustration liée à l'absence de résultats visibles des actions mises en place joue un rôle significatif. Une fois émis, les GES restent dans l’atmosphère pendant, a minima, une génération. Les efforts déployés aujourd’hui n’auront donc un impact que dans une quarantaine d’années environ. Il est donc plus qu’urgent d’agir dès aujourd’hui, si nous voulons préserver les conditions d’habitabilité de la planète et ne pas amplifier le phénomène qui se profile.

En réponse à cette situation urgente, la France a publié le 25 octobre dernier le nouveau Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), qui nous projette dans une France à +4°C d’ici 2100. Les solutions d’adaptation apparaissent comme des leviers stratégiques indispensables pour les entreprises. Le PNACC vise à planifier les actions à mener d’ici 2030 pour s’adapter au réchauffement climatique de 2100, et à mettre en œuvre 51 mesures concrètes qui ciblent les populations et les territoires les plus à risques, sans créer ni aggraver les inégalités dans les territoires.

Pour les entreprises, les opportunités de l’adaptation au changement climatique sont multiples. Une stratégie d’adaptation robuste fondée sur la science permettra aux organisations de réorienter leurs activités et d’effectuer les bons renoncements. Le réchauffement climatique a un impact direct sur les chaînes logistiques et la productivité. Le Rapport Stern (2006) a démontré que le coût de l’inaction face au changement climatique, estimé entre 5 % et 20 % du PIB mondial, dépasse celui de la prévention, évalué à 1 %. En 2023, un rapport de l'ADEME estime que l’inaction entraînerait une perte annuelle de 10 points du PIB d'ici la fin du siècle. Les risques climatiques à court, moyen et long termes, doivent systématiquement être intégrés à la matrice des risques globaux des organisations et priorisés en conséquence.

La coopération entre acteurs privés et publics sera aussi un facteur clef de succès dans les stratégies d’adaptation au changement climatique. A l’avenir, de nombreuses initiatives de coopération et de partage vont émerger. Il est également essentiel de considérer les enjeux systémiques de la transition environnementale, et dans le cas précis du carbone, il convient de noter que le succès de l’adaptation dépend de l’efficacité des politiques d’atténuation mises en place.

 

Tribune initialement parue dans l’Opinion, le 11 décembre 2024.

Auteur