Quels leviers pour transformer les PME de croissance en ETI ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, les ETI représentent plus de 25% des emplois et 34% des exportations, pour un chiffre d’affaires cumulé de 1 000 milliards d’euros. Pour autant, il a longtemps semblé qu’entre les start-ups à fort potentiel et les grands groupes internationaux, elles faisaient figure de « parents pauvres », moins médiatisées et oubliées des politiques publiques.

Un engagement bienvenu des pouvoirs publics

Les choses sont, heureusement, en train de changer. En novembre 2023, a ainsi été lancé le programme ETIncelles¹, qui vise à accompagner d’ici 2027 500 PME de croissance, pour leur permettre d’accéder à l’échelon supérieur. L’objectif de cette stratégie nationale est de fluidifier au maximum les relations entre les entreprises sélectionnées et l’ensemble des services de l’Etat, en levant notamment les blocages administratifs qui peuvent constituer des freins à leur développement.

Les entreprises accompagnées doivent avoir un effectif compris entre 60 et 220 salariés, manifester la volonté de se développer à l’export et consacrer une part conséquente de leurs dépenses à la recherche et au développement. Sont également pris en compte, dans les critères de sélection, l’engagement pour la parité au sein de l’équipe de direction et la mise en œuvre de politiques ambitieuses en matière de RSE.  

Concrètement, les PME choisies bénéficient d’un suivi individualisé, des ressources d’un réseau de 45 correspondants ETIncelles dans les organismes publics et les principales administrations, de dispositifs qui facilitent le partage d’informations et de sessions de networking avec des grands acteurs du marché.

Structurer, digitaliser, se développer à l’international et diffuser une culture de la trésorerie

Au nombre des principaux facteurs de croissance, on peut citer la structuration de la gouvernance et le renforcement de l’organisation interne, notamment par l’addition de nouvelles compétences indispensables au passage à l’échelon supérieur. A l’évidence, la transformation digitale, qui permet des gains d’efficacité significatifs, est également une priorité.

La croissance externe et le développement international sont aussi des moteurs forts, même s’ils comportent des risques.

Une croissance réussie et durable passe aussi par une bonne gestion financière. Nos expertises nous permettent d’aider les entreprises à mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion prévisionnelle de trésorerie. Il est essentiel de diffuser en interne une véritable « culture du cash », indispensables à la bonne gestion du besoin en fonds de roulement, et de minimiser ainsi le risque de périr par la trésorerie, du fait d’une incapacité à trouver les bons financements ou d’un mauvais timing dans les investissements réalisés.

Relever les défis de l’agilité et de la proximité managériale

Au-delà des enjeux financiers, la transition d’un mode de leadership unique à une direction collective constitue, pour les PME de croissance, un défi majeur. La conquête de nouveaux clients et de nouveaux marchés et le passage d’un statut à un autre nécessitent, certes, de « cocher les bonnes cases » des facteurs d’accélération, mais les ETI ne doivent pas « perdre leur âme » dans leur croissance.  Le renforcement de l’organisation ne doit signifier ni la mise en place d’une multitude de nouvelles procédures, ni la fin d’une proximité managériale qui reste un facteur fort de mobilisation et d’engagement des collaborateurs.

Pour réussir, dans la durée, leur montée en puissance et devenir des ETI performantes et pérennes, les PME de croissance doivent donc savoir construire une vision à long-terme, tout en conservant l’agilité et le leadership incarné qui font leur force et sur lesquels elles ont bâti leur succès.

¹ https://www.entreprises.gouv.fr/priorites-et-actions/proximite-et-territoires/accompagner-les-pme-et-eti-dans-leur-developpement/etincelles