Une transition écologique entre atténuation et adaptation
La lutte contre le réchauffement climatique repose aujourd’hui sur deux axes complémentaires : les politiques d’atténuation d’une part, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et les politiques d’adaptation d’autre part, qui préparent les territoires et les économies aux effets inévitables du changement climatique.
Comment la France, sous l’impulsion européenne, structure-t-elle ses efforts pour répondre à ce défi environnemental majeur ?
Avec un budget de 800 milliards d’euros alloué à la transition énergétique d’ici 2027, l’Europe se donne les moyens de réussir la double transformation écologique. Ce financement ambitieux s’inscrit dans le cadre du Green Deal qui vise la neutralité carbone d’ici 2050 au travers de trois objectifs : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables et la décarbonation industrielle. Ainsi, et malgré un contexte politique en mutation, l’Europe a décidé d’être moteur en matière de transition écologique, incitant ses pays membres à suivre la voie.
Neutralité carbone : un défi financier et stratégique pour la France
La lutte contre le réchauffement climatique et les politiques d’atténuation sont au cœur des plans et des stratégies de l’État. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC)1 en est un bon exemple. Initiée en 2015, renouvelée en 2018-2019 et actualisée en 2020, elle constitue la feuille de route de la France pour définir la trajectoire de réduction de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone souhaitée d’ici à 2050.
Sur le plan de l’atténuation, la transformation est en marche. La Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique nationale (SPAFTE) dévoilée en octobre 2024 révèle qu’en 2023, 109 milliards d’euros ont été investis en France dans la transition écologique, dont deux tiers provenant du secteur privé. Malgré tout, des efforts importants restent nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. En effet, selon une étude de la Direction générale du Trésor publiée en avril 2024, les besoins supplémentaires en investissements bas-carbone sont estimés à plus de 110 milliards d’euros par an d’ici 2030 par rapport à 2021. Il est donc crucial de développer des mécanismes réglementaires et fiscaux efficaces afin d’orienter davantage les financements privés vers des produits et services écologiques.
Changements climatiques : renforcer la résilience des territoires et des acteurs
Avec des prévisions de températures atteignant +4 °C en France d’ici la fin du siècle, l’adaptation constitue l’autre impératif climatique. Depuis 2006, suite à l’épisode caniculaire qui a frappé le pays, les plans se sont multipliés. La troisième édition du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) publiée en 2024 propose un cadre structuré pour intégrer les enjeux climatiques dans les décisions publiques et privées. Parmi les mesures phares qui en découlent, la création d’une « Mission Adaptation » en 2025 pour accompagner les collectivités locales au travers d’outils et d’un soutien technique adaptés.
Les initiatives déployées montrent une évolution dans la prise en compte des impacts du changement climatique et la nécessité d’adapter les infrastructures, les modes de vie et les politiques publiques pour faire face aux défis à venir.
Néanmoins, le nouveau PNACC souligne également l’importance de la mobilisation de tous les acteurs économiques : les entreprises, les collectivités, mais également la société civile. Pour recueillir l’avis des citoyens sur les grandes orientations de la politique d’adaptation au changement climatique, le Gouvernement a d’ailleurs créé une plateforme de consultation en ligne2, ouverte depuis le 25 octobre 2024 pour une durée de deux mois.
Des politiques porteuses d’avenir… si portées par tous
L’Europe et la France avancent conjointement dans la transition écologique, soutenues par des cadres stratégiques solides et des investissements conséquents. Toutefois, des défis demeurent : accès aux financements, modernisation des infrastructures et sensibilisation des acteurs économiques.
Pourtant, investir dès aujourd’hui dans des solutions plus vertes assurera une meilleure compétitivité future, dans un marché où les engagements climatiques des partenaires deviendront des critères de sélection incontournables.
1 https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/strategie-nationale-bas-carbone-snbc
2 https://consultation-pnacc.ecologie.gouv.fr
Article initialement publié dans Les 5 incontournables #06, en décembre 2024.
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