Les EMAS au service de l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap

Le 21 mars 2025 |
Initié en 2016, le dispositif EMAS (Equipes Mobiles d’Appui à la Scolarisation) mobilise des professionnels du secteur médico-social et met leur expertise au service des établissements scolaires. Leurs actions de sensibilisation et d’accompagnement permettent aux enseignants de se familiariser avec les pratiques adaptées aux potentiels handicaps de leurs élèves. Une initiative qui contribue à créer un environnement scolaire plus inclusif pour tous.

Le milieu médico-social en soutien à l’Education Nationale

Depuis 1975, la loi française permet l’intégration des enfants en situation de handicap dans les classes ordinaires, s’ils ont un niveau suffisant pour suivre les cours. En 2013, la notion d’école inclusive est introduite dans le code de l’éducation et devient un enjeu prioritaire. Pour que cette législation soit appliquée, il est rapidement indispensable d’accompagner les établissements de l’Education Nationale et de leur fournir les outils adaptés. C’est l’ambition du dispositif EMAS. Ces équipes, composées de professionnels du secteur médico-social (éducateurs, psychologues, psychomotriciens, orthophonistes), sont chargées d’améliorer l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap en intervenant dans les établissements concernés pour épauler le corps enseignant. Une étroite collaboration qui rassure les équipes et les aide à faire face à des situations parfois complexes.

 

Vers un environnement scolaire mieux adapté

De la maternelle au lycée, dans le public comme dans le privé, les EMAS ont pour ambition de fournir des solutions d’inclusion adaptées aux structures scolaires afin de faire évoluer les pratiques. Sans intervenir directement auprès des enfants, ces équipes endossent d’abord un rôle d’observateur pour identifier les besoins de chacun. A travers diverses actions de sensibilisation, comme la distribution de kits sensoriels d’immersion, les EMAS permettent aux enseignants de mieux comprendre le mécanisme de certains troubles : troubles du spectre de l’autisme, troubles du neurodéveloppement, TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), etc. Ensuite, ces professionnels travaillent à renforcer l’autonomie des établissements en leur fournissant des guides, outils et ressources pédagogiques concrètes. Pour les mettre en pratique, les EMAS accompagnent les équipes enseignantes en offrant des conseils personnalisés et un accompagnement adapté à chaque situation.

 

Des changements profonds nécessaires

Ces dernières années, les résultats du dispositif se sont montrés encourageants : entre 2017 et 2021, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire a augmenté de 19 %. D’après la Cour des Comptes, ce nombre a triplé depuis 2005. Autant d’élèves qui bénéficient directement d’un parcours éducatif au sein de l’école, tout en pouvant profiter de l’accompagnement d’une structure médico-sociale selon leurs besoins. Toutefois, il reste de nombreux défis à relever pour répondre à cette hausse d’effectifs. Il est d’abord nécessaire de sensibiliser à l’importance de l’inclusion, afin de créer une culture commune autour de cet enjeu. Pour cela, des changements profonds doivent être opérés au sein du système éducatif français. Le financement insuffisant alloué à ces initiatives reste notamment un problème majeur, et confirme la nécessité de mutualiser les moyens.

Pour les EMAS, il reste difficile d’inciter les établissements à adapter les programmes, les infrastructures et les effectifs des classes sans pour autant compromettre leur autonomie. De plus, ces équipes doivent veiller à coordonner leurs actions avec celles des autres professionnels et acteurs impliqués dans l’inclusion scolaire, afin de ne pas multiplier les initiatives. Les retours positifs des enseignants et des familles adressés aux EMAS laissent toutefois entrevoir un avenir prometteur pour ce dispositif. 

 

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