Entretien avec Damien Guermonprez, Président de Lemon Way
Lemon Way : établissement de paiement depuis 2012
Damien Guermonprez, Président de Lemon Way |
Lemon Way a été créé par Sébastien Burlet, ingénieur de formation, en 2007, comme un éditeur de logiciel pour le banques. Antoine Orsini, notre actuel CEO, l’a rejoint dès l’origine. Quant à moi, j’ai rencontré Sébastien en 2009, 2 ans après sa création, pour investir chez Lemon Way et leur proposer de devenir un établissement de paiement. C’est finalement en 2012 que Lemon Way est devenu officiellement un établissement de paiement. À l’origine, notre idée commune était de lancer une application de paiement mobile, comme Pumpkin ou Lydia aujourd’hui. Malheureusement, c’était trop tôt, nous n’avions pas les finances nécessaires pour faire du B to C et à l’époque deux grands acteurs s’étaient lancés : Kwixo, filiale du Crédit Agricole et Buyster, un consortium entre Atos et des Telcos. Ces deux acteurs n’ayant pas réussi malgré leurs investissements de dizaines de millions d’euros, nous nous sommes gardés d’investir les quelques euros que nous avions. Nous avons eu la chance d’être rattrapés par une opportunité que nous a préemptée la Banque de France elle-même en nous demandant de gérer des sites de cagnottes qui nécessitaient de faire appel à un établissement de paiement afin de collecter l’argent des donateurs. |
Ces cagnottes sont arrivées en même temps que le financement participatif - le crowdfunding - que nous avons accompagné partout en Europe. C’est le début de Lemon Way. Entre 2013 et 2018, nous avons recruté plus de 200 sites de crowdfunding. Enfin, les places de marché non financières qui commercialisent des produits et des services non financiers ont, elles aussi, besoin d’être accompagnées par des établissements de paiement. C’est ce que nous proposons aujourd’hui.
Les GAFA, une menace pour les acteurs du paiement ?
Oui certainement, mais c’est aussi une opportunité pour nous de mettre un jour une marque mondiale comme Apple Pay, ou une autre, sur nos cinq millions comptes de paiement qui existent d’un point de vue juridique et technique mais qui ne sont pas toujours connus des détenteurs eux-mêmes. Ainsi, les GAFA pourraient représenter l’opportunité d’ajouter une marque sous nos wallets et d’avoir des perspectives d’activation des wallets ce qui représenterait une opportunité B to C pour laquelle nous ne sommes aujourd’hui pas prêts.