Pour encadrer cette obligation, la commission européenne a adopté les normes européennes de reporting de durabilité (European Sustainability Reporting Standards ou « ESRS »). Ces normes visent à harmoniser les informations de durabilité présentées par les entreprises tout en facilitant l’accès aux financements durables. Elles ont été conçues pour être « interopérables » avec les référentiels internationaux, dans l’objectif d’assurer la comparabilité et la robustesse des informations ESG.
Dans ce contexte, les experts Forvis Mazars vous proposent une analyse des premiers états de durabilité publiés par les entreprises du secteur des télécommunications. Comment ces entreprises ont-elles abordé leur premier exercice de reporting CSRD ? Quels sont les enjeux ESG jugés matériels ? Quels sont les leviers d’action pour réduire l’empreinte carbone et favoriser l’économie circulaire ?
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Méthodologie de l’étude
Nos experts vous proposent une analyse des rapports de durabilité de 7 entreprises du secteur des télécommunications, dont 4 basés dans des pays ayant transposé la directive en droit national (Belgique, France, Norvège), afin de partager avec vous les enseignements clés et les bonnes pratiques issus de ce benchmark.
Etats de durabilité : quelle structure ?
Les rapports de durabilité présentent en moyenne 122 pages, avec un minimum de 84 pages et un maximum de 167 pages. La transposition de la directive en droit national ne semble ainsi pas avoir particulièrement impacté le volume des rapports.
Les thématiques les plus développées demeurent sensiblement les mêmes : E1 – Changement climatique, E5 – Utilisation des ressources et économie circulaire, S1 – Personnel de l’entreprise, S4 – Consommateurs et utilisateurs finaux et G1 – Conduite des affaires.
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86du panel ont indiqué que le périmètre de l’état de durabilité était identique à celui des états financiers consolidés.
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86du panel a présenté sa politique de rémunérations variables prenant en compte des objectifs ESG.
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100des entreprises du panel déclarent mettre en place des mécanismes de dialogue pour tenir compte des intérêts et des points de vue de leurs parties prenantes externes.
Double matérialité : pierre angulaire des états de durabilité
L’analyse de double matérialité permet de définir les principaux impacts causés par les entreprises et par leurs chaines de valeur, mais aussi les principaux risques et opportunités financiers qui découlent des grands enjeux de durabilité. Ces impacts, risques et opportunités (IRO), dès lors qui sont jugés matériels, définissent les informations à communiquer dans l’état de durabilité.
L’ensemble des acteurs du panel ont mené une analyse de double matérialité conformément aux critères d’évaluation imposés par les normes ESRS :
- L’étude de notre panel révèle une moyenne de 39 IRO matériels identifiés au cours de l’analyse double matérialité.
- 62 % des IRO identifiés par les acteurs du panel constituent des impacts négatifs et des risques.
- Les enjeux sociaux sont majoritaires puisqu’ils représentent 65 % des IRO des entreprises du panel.
- 100 % des acteurs de notre panel ont ainsi considéré les thématiques S1 – Effectifs de l’entreprise, S2 – Travailleurs de la chaine de valeur, S4 - Consommateurs et utilisateurs finaux, E1 – Changement climatique, E5 Gestion des ressources et économie circulaire, et G1 - Conduite des affaires comme étant matérielles.
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Analyse des enjeux environnementaux
Revue des publications relatives à la norme « Changement Climatique » - ESRS E1
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100du panel a considéré les normes E1 – Changement climatique matérielle et E5 – Utilisation des ressources et économie circulaire comme matérielles.
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29des entreprises, ont déclaré disposer d’un « plan de transition » pour l’atténuation du changement climatique.
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71des entreprises du panel déclarent mettre en place des mécanismes de dialogue pour tenir compte des intérêts et des points de vue de leurs parties prenantes externes.
Revue des publications relatives à la norme « Utilisation des ressources et économie circulaire matérielle » - ESRS E5
La norme E5 relative à la gestion des ressources et à l’économie circulaire invite les entreprises à évaluer leur impact environnemental lié à l’extraction de ressources naturelles, l’utilisation et la fin de vie des équipements, et les risques et opportunités que ces enjeux font peser sur leur modèle économique.
Pour le secteur Télécommunications, les actions entreprises se concentrent majoritairement sur les sujets suivants :
- Réemploi et reconditionnement des équipements
- Eco-conception
- Réduction des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)
- Sensibilisation des clients
Enjeux sociaux : ratio de rémunération, Ecart de rémunération entre les hommes et les femmes…
Tous les rapports des membres du panel incluent des ratios de rémunération, mais leur méthodologie de calcul peut diverger des exigences ESRS, nuisant ainsi à leur comparabilité. Les divergences méthodologiques principales concernent le périmètre retenu, les composantes de la rémunération incluses, le traitement des temps partiels.
L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes constitue un ratio clé en matière de pilotage d’équité salariale et de l’inclusion au sein de l’entreprise. Le niveau de rémunération moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 12 % en moyenne.
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Pour découvrir les résultats de notre étude, téléchargez notre cahier sectoriel ci-dessous.
Contributeurs :
Siham Belhadj - Associée Sustainability
Laurent de L’espinay - Senior Manager Sustainability
Aurore Such - Senior Sustainability
Lou Lambert - Sustainability