Droits de douane américains : comment les entreprises françaises peuvent-elles en limiter l'impact ?

La récente décision des Etats-Unis d’augmenter drastiquement certains droits de douane marque un tournant dans les équilibres commerciaux mondiaux. Ce durcissement s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, de relocalisation industrielle et de fragmentation des échanges. Pour les entreprises, l’impact est immédiat : hausse des coûts, complexification des flux, incertitudes économiques.
Forvis Mazars mobilise une approche pluridisciplinaire et sectorielle pour vous accompagner à anticiper, décrypter et convertir ces tensions en leviers de performance durables.

Les marchés financiers mondiaux continuent de réagir à l'annonce par les États-Unis de la mise en place de droits de douane à l'échelle mondiale visant 185 pays, certains d'entre eux faisant l'objet de fortes fluctuations, voire de bouleversements historiques.

« Pour les entreprises et les investisseurs, cela rappelle clairement l'importance de la résilience des entreprises. Alors que les marchés restent incertains, la planification à long terme et la diversification sont des outils essentiels pour faire face à la volatilité des conditions et être en mesure de réagir de manière appropriée. »

George Lagarias, Chief Economist, Forvis Mazars

Quels sont les impacts de ces droits de douane sur les entreprises françaises ?

 Les droits de douane américains posent plusieurs défis majeurs aux entreprises françaises :

  • Difficulté à préserver sa rentabilité et à établir ses comptes
  • Pression sur les marges : Les surcoûts liés aux droits de douane réduisent la compétitivité des produits français aux États-Unis.
  • Chaînes d’approvisionnement fragilisées : Les entreprises doivent envisager des alternatives pour sécuriser leur logistique.
  • Complexité réglementaire : Les nouvelles règles douanières et fiscales compliquent les opérations transatlantiques.
  • Implications fiscales transfrontalières : Ces mesures influent sur les prix de transfert, la gestion des droits de douane et la structuration juridique des filiales.

Quels impacts pour les secteurs d'activités ? 

Chaque secteur doit désormais réévaluer ses priorités, ses risques et ses leviers d'adaptation. 

Manufacturing

Dans le secteur manufacturier, les nouvelles barrières douanières viennent bouleverser des équilibres déjà fragilisés par l’inflation et les tensions géopolitiques. 

Le secteur de l'Aéronautique et de la Défense, particulièrement dépendant de composants critiques importés — comme les capteurs, processeurs ou alliages métalliques spécifiques — se retrouve confronté à une hausse directe des coûts d’importation et à une complexification de sa chaîne logistique. Les marges, souvent contraintes par des contrats de long terme à prix fixes, peinent à absorber ces surcoûts, mettant en péril la rentabilité de nombreux programmes emblématiques. 

Parallèlement, le secteur Automobile est lui aussi sous pression, notamment aux États-Unis où près de la moitié des véhicules légers vendus sont importés. Les constructeurs doivent faire face à une augmentation du coût des véhicules étrangers, à une volatilité de la demande, et à une nécessaire reconfiguration de leurs chaînes d’approvisionnement — en particulier vis-à-vis du Mexique, acteur central dans la fabrication de pièces détachées. Dans les deux cas, la réponse passe par une réévaluation stratégique des localisations de production, une diversification des sources d’approvisionnement et un renforcement de la souveraineté industrielle.

Banque

Le durcissement du cadre commercial international et l’incertitude géopolitique induisent une instabilité macroéconomique qui met à l’épreuve la robustesse des modèles bancaires. Les établissements financiers doivent revoir leurs modèles de stress tests, tant classiques que climatiques, et ajuster leurs mesures de risques en fonction de la géographie des actifs et des contreparties. Les tensions sur la liquidité, la volatilité accrue des marchés, ainsi que l’évolution rapide des régulations entre zones, obligent les banques à adopter une posture proactive. Cela implique une revue profonde de leurs partenariats, une réduction des coûts via l’outsourcing ou la nearshorisation, ainsi qu’une réflexion stratégique sur la dépendance aux technologies et services américains. L’environnement fiscal évolutif impose également une révision des structures internationales, avec une attention particulière portée à la localisation des filiales et des plateformes d’investissement. Face à ces défis, les banques sont poussées à intégrer des critères géopolitiques dans leur gestion du risque et à anticiper de nouveaux équilibres réglementaires et économiques.

Technologies, Médias, Telecom

La rupture stratégique opérée par les États-Unis marque la fin d’un ordre économique globalisé fondé sur des règles stables et prévisibles. Pour les entreprises du secteur technologique, cela signifie une révision en profondeur de leurs modèles économiques et de leurs dépendances géographiques. Les « Sept Magnifiques » — Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon, Meta, Nvidia et Tesla — ont perdu, à elles seules, plus de mille milliards de dollars de valorisation en quelques semaines, en grande partie en raison de leur exposition aux chaînes d’approvisionnement internationales et aux produits physiques. Ce contexte pèse sur les décisions d’investissement, certains projets étant reportés faute de visibilité, tandis que ceux liés aux technologies critiques doivent malgré tout se poursuivre. Dans le même temps, des acteurs comme OVHcloud ou des éditeurs européens de logiciels bancaires peuvent tirer leur épingle du jeu, portés par une volonté croissante de réduire la dépendance aux solutions américaines. Pour les entreprises du TMT, il devient crucial de réévaluer leurs contrats pour intégrer des clauses de force majeure, d’identifier des relais de croissance dans des juridictions fiscalement plus favorables, et d’envisager des solutions de contournement — comme passer par des hubs intermédiaires (Maroc, Turquie…) pour accéder au marché américain. Cette recomposition stratégique va bien au-delà du simple coût : elle impose une redéfinition des relations de confiance, des partenariats technologiques et des priorités d’investissement.

Comment Forvis Mazars peut vous accompagner ?

Nous pouvons fournir un soutien global, en intégrant notre expertise de conseil spécialisés ainsi que notre expertise fiscalité :

Évaluation de l'impact tarifaire

Réalisation d'une évaluation complète de l'impact des tarifs sur votre entreprise et création d'une feuille de route sur les changements que votre entreprise devra mettre en œuvre pour s'adapter à ces droits de douane.

Réglementation tarifaire

Aide à vous conformer aux nouvelles politiques commerciales des États-Unis.

Impôts prix de transfert

Examen de votre exposition à la fiscalité internationale et de vos politiques de prix de transfert.

Modélisation des données

Accompagnement à mettre en place ou à adapter des systèmes informatiques pour gérer les tarifs et création de modèles détaillés sur mesure pour analyser et prévoir l'impact de différents scénarios sur votre entreprise.

Évaluation de l'impact et des risques tarifaires et/ou géopolitiques

Réalisation d'analyses pour déterminer l'impact des droits de douane, ainsi que des événements politiques et mondiaux plus larges sur les opérations commerciales, la stratégie et l'exposition au risque.

Analyse de la chaîne d'approvisionnement

Evaluation de l'exposition aux risques, identification des possibilités de les atténuer et accompagnement dans le renforcement de la résilience de votre chaîne d'approvisionnement.

Stratégie et planification des droits de douane

Création de nouvelles stratégies pour faire face aux droits de douane, y compris des stratégies de réduction des coûts pour atténuer la concurrence accrue et des stratégies pour construire une résilience à long terme.

Expertise Capital Markets

Accompagement et expertise multi-juridictionnelle qui vous apporte une vision consolidée des attentes marchés/régulateurs selon les zones géographiques. Accompagnement sur la guidance , ajustement ou révision des perspectives financières en maintenant la confiance des investisseurs et en restant conforme aux obligations réglementaires.

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